Le nom de la ville, issu de celui de la rivière qui la traverse, viendrait de “Ar” ou “Er” qui signifiait “lent, paresseux”. Une autre hypothèse suppose que St Ernée (voir ci-dessous) aurait donné le nom à la ville.
Au 6ème siècle, la région fut évangélisée par de nombreux ermites. St Ernée ou Ernier était l’un de ceux-ci, bien qu’il soit permis de douter de son existence réelle.
Saint Ernée, originaire d’Aquitaine, était un prêtre missionnaire. Après des études à l’abbaye de Mici, près d’Orléans, il fut, sur sa demande, établi par Saint Innocent (évêque du Mans) dans le Maine. Il fonda une église à Ceaulcé (dans l’Orne) en l’honneur de Saint Georges, ainsi qu’un monastère qui regroupa bientôt 30 religieux. Il prédit au roi Clotaire sa victoire sur son fils. Clotaire reconnaissant lui permis d’agrandir son monastère.
St Ernée menait une vie très austère : il mangeait du pain et de l’eau, passait une partie de ses nuits à prier. Il aurait réaliser un certain nombre de miracles, dont la guérison d’un aveugle et celle d’un muet. Il mourut en 560 et fut enterré dans l’église qu’il avait fait bâtir à Ceaulcé.
Au 9ème siècle, Saint Ernée fut invoqué par les habitants de la région pour les protéger de la maladie. Ils s’emparèrent même de ses reliques qu’ils ramenèrent à Ernée, malgré les protestations des habitants de Ceaulcé (ces reliques voyagèrent beaucoup dans les siècles qui suivirent, avant de revenir à Ceaulcé).
A la consécration de la nouvelle église d’Ernée en 1697 (voir page sur l’église Notre Dame de l’Assomption), on fit des recherches sur Saint Ernée, et on décida de l’honorer (ce qui fut fait chaque année le 11 septembre jusqu’en 1830-1840). On trouve aujourd’hui à Ernée un vitrail le représentant dans l’église Notre Dame de l’Assomption, ainsi qu’une statue dans la Chapelle de Charné.
Voici une des histoires (il en existe trois) qui explique la raison des armes d’Ernée (3 sifflets) :
Ernée fut sévèrement touché par la guerre de cent ans.
La légende des “subioux” raconte que les Ernéeens auraient vaincu une bande anglaise: les habitants se cachèrent dans les souterrains et dans les vieilles maisons. Les Anglais, croyant la ville abandonnée, commençèrent à piller les maisons. Au signal donné (3 coups de sifflet) venant du château, les Ernéens sortirent de leurs cachettes, les Anglais furent massacrés ou faits prisonniers. Charles VII accorda les armes témoignant de ce fait à la ville d’Ernée.
“Au Pays d’Ernée” ( www.renoulin.fr/aupaysdernee ) par Christian Renoulin.