Jean Cottereau, que l’histoire a retenu sous le nom de Jean Chouan, a été un des personnages de la Chouannerie, le soulèvement de la population (souvent rurale) contre la Révolution, principalement au sujet du rejet de la religion et du roi. S’il a donné son (sur)nom au mouvement, Jean Cottereau n’a pas eu un rôle majeur, tout au plus fut-il une des figures remarquées.
Né dans une famille vivant grâce au fausonnage (braconnage du sel) et particulièrement hostile à toute forme de réglementation, c’est dans la lutte contre les bleus qu’il s’engagea. Il suivit avec sa famille les Vendéens lors de leur traversée de la Mayenne en 1793. Il mourut dans ce périlleux voyage (tout comme l’ensemble de sa famille, son frère excepté).
La ferme “la Closerie” à Saint-Ouen-Des-Toits, lieu d’enfance de Jean Chouan, aujourd’hui transformée en musée, présente l’histoire de cette famille hors du commun, et montre l’environnement paysan de l’époque révolutionnaire à travers une reconstitution de la maison, du jardin, d’un ancien four, et d’une hutte.
Le grand-père et le père de Jean Cottereau étaient des bûcherons sabotiers qui “presque toujours vivèrent vécurent) au milieu des bois habitant des cabanes faites de branches d’arbres et couvertes de copeaux”.
Le nom de Chouan aurait été donné au grand-père de Jean Cottereau “parce qu’il était naturellement triste et taciturne, et que dans toutes les réunions il se tenait dans un coin à l’écart. De là il fut appelé le et la famille Cottereau a conservé dès lors ce surnom” (d’après Duchemin-Descepeaux).
Pierre Cottereau, le père de Jean Chouan épousera Jeanne Moyne (qui meurt en 1793 lors de la bataille d’Entrammes) qui hérite de la closserie des Poiriers, à Saint-Ouen-des-Toits et où la famille s’installe après la mort du père (1787). # Jean a 3 frères et 2 soeurs, soit 6 enfants : Pierre Cottereau(1756-1794), “Pierre la Mouche”, sera exécuté à Laval le 11 juin 1794 ; # Jean Cottereau(1757-1794), “le gars mentous”, dit Jean Chouan ; # François Cottereau (1762-1794), “le grand chevau”, blessé au combat du Mans le 12 décembre 1793, et qui décède de ses blessures en février de l’année suivante ; # René Cottereau(1764-1846), “faraud”, mort à la Closerie des Poiriers - dessin ci-contre ; # Perrine Cottereau(1776-1794), guillotinée à 18 ans le 25 avril 1794 pour complicité avec les Chouans ; # Renée Cottereau(1778-1794), guillotinée le même jour et pour le même motif que sa soeur, soit à l’âge de 16 ans.
Jean Cottereau, dit Jean Chouan - sur le dessin - , est né le 30 octobre 1757 dans la forêt de Concise (Paroisse de St Berthevin). Son père était bûcheron sabotier. Jean est le second de 4 fils et 2 filles dont une seule personne survivra à la Révolution (voir ci-dessus).
Il exerce le métier de couvreur et celui de domestique de sel, mais il excelle surtout dans la contrebande du sel.
Le 8 décembre 1780 (il a 23 ans), il tue un gabelou (agent de la gabelle) et réussit à échapper à la justice. Il s’engage probablement dans le régiment de Turenne à Lille (aucune certitude), puis aurait déserté. Il est rattrapé, échappe à la peine capitale et séjourne un an en prison. Il est libéré en septembre 1786 et revient en Mayenne.
Il serait alors recruté par Gavard, maire de Parcé en Ille-et-Vilaine, ami du marquis de la Rouërie pour soulever les campagnes contre les autorités républicaines (autre incertitude historique). A la levée du 15 août 1792, à Saint-Ouen-des-Toits, il prend ouvertement la tête de l’insurrection. Avec sa troupe, il mène alors une vie errante, caché dans les campagnes et mène de nombreux combats contre les bleus.
En octobre 1793, il rejoint les Vendéens qui traverse Laval, et participe à la bataille d’Entrammes - voir dessin - le 27 octobre contre les armées républicaines, et suit alors les Vendéens lors de la Virée de galerne. Il les suit jusqu’à Grandville, puis à leur retour par Laval, jusqu’au Mans.
Le 12 décembre, après la défaite des Vendéens au Mans et où la mère de Jean meurt, il quitte les Insurgés et se retire dans le bois de Miseldon où il continue son action. Il est blessé le 24 octobre 1794 face à la garde nationale de Port-Brillet à la Battinière de Saint-Ouen. Il meurt le lendemain dans le bois de Miseldon où il serait enterré.
Le musée Jean Chouan a été créé sur la ferme d’origine de Jean Chouan, La Closerie - voir dessin. Dans cette ferme récemment rebâtie, un musée retrace l’histoire de Jean Chouan, et des pièces aménagées dans son ancien logement, retracent les scènes de la vie d’alors : la chambre à couché, l’étable avec les outils d’époque (par exemple les outils nécessaires à la fabrication du lin).
Ouverture :
“Au Pays d’Ernée” ( www.renoulin.fr/aupaysdernee ) par Christian Renoulin.