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Montenay est vraissemblablement la ville la plus ancienne du Pays d’Ernée. Comme d’autres lieux de notre département, on retrouve des traces de son histoire au néolithique (entre 5000 et 3000 avant J.C.) : le dolmen de la Perche d’une part, mais surtout un polissoir pour silex (la Pierre Saint Guillaume, proche de la Pierre Montpinçon), unique du genre en Mayenne (pour plus de renseignements, consulter la page sur l’époque néolithique).
En creusant les fondements d’un certain nombre de maison du bourg, on a retrouvé des cerceuils en pierre coquillière. Parmis ceux qui furent ouverts au 19ème siècle, on découvrit 2 bagues. Ces cercueils appartiennent certainement à l’époque mérovingienne (du 5ème au 8ème siècle).
L’église (église précédente à celle actuellement visible) fut fondée par Saint Thuribe au 4ème siècle : “consecravit ecclesiam de Montaniaco”. Le village de Montenay (”villa Montiniaca”) fut légué à l’église cathédrale du Mans en 616. Cette donation ne fut pas respectée et Charlemagne renouvela cette donation dans un diplôme : “cum vicis canonicis quatuor, id est... et Montiniacum”. Montenay est à cette époque classé parmi les bourgs publics. Montenay était alors considérable.
On signale aussi que à la fin de l’Episcopat de Sigefroy (960-995), le prieuré St Michel possède l’église de St Michel de Montenay.
On retrouve des traces de Montenay en 1192, lorsque l’évêque du Mans assigne un revenu de 10 livres mansaises sur Montenay au bénéfice de l’abbaye de Champagne. Ce versement est confirmé en 1235. Certaines terres de Montenay furent attribués à l’abbaye de Savigny. On attribue aussi des dîmes à cete abbaye mais aussi à celle de l’Abbayette, de Saint-Barthélémy de l’Habit.
Si en 1217 on établit un cimetière près de la chapelle de Vautorte (appellée Bourg-Nouveau), ce n’est qu’en 1225 que Maurice, évêque du Mans, sépare la commune de Vautorte, en transformant la chapelle de Vautorte en église paroissiale ! Il faut comprendre que Montenay est d’une superficie trop importante : “à cause de sa trop grande étendue, d’où il résultait que souvent à défaut d’un ministre de Dieu et par suite de la distance de ces lieux, des fidèles mouraient sans avoir reçu les derniers sacrements et que leur corps demeuraient quelque fois trois jours sans sépultures“.
Il y avait 4 seigneuries sur Montenay :
Gevereau, la plus importante. Il est mentionné dans un document de 1683 que les 21 fiefs (fermes) représentant 178 vassaux, versaient au total 5312 sols (argent), 1666 boisseaux d’avoines, 160 boisseaux de blé, 84 poulets, 47 poules... Cette terre changea plusieurs fois de propriétaire : Pierre de Chouet (conseiller du Parlement de Bretagne) fin 17ème, Pierre De Brillac (premier président du Parlement de Bretagne) à partir de 1707, Pierre de la Barre vers 1750, Dame Riquetti-Mirabeau pendant la Révolution (femme du frère du célèbre orateur Mirabeau-Tonneau).
Montguerré. Il subsiste encore le portique, une tour et la chapelle . Cette demeure fut longtemps la propriété de la famille Plessis-Châtillon.
la Bas-Maignée. Le château construit au 18ème siècle reste visible.
le bourg de Montenay, qui appartenait au chapitre de l’église cathédrale du Mans.
A la Révolution, Quesnai, le curé de Montenay et ses 2 vicaires Lettelier et Souci, prêtent serment avec préambule (en ne prêtant pas complètement serment à la Constitution Civile, ils sont considérés comme “réfractaires“). Les deux vicaires seront déportés sur l’ïle de Jersey en 1793.
Il faut cependant noter que la population est largement pro-républicaine, tout en inscrivant cette position en conformité avec la croyance catholique, ce est quelque peu ambigüe). Le 19 mai 1793, les républicains invitèrent la population à faire une procession pour la République : “Surquoy la municipalité assemblée en conseil permanent et applaudissant au zèle patriotique et religieux des pétitionnaires, considérant qu’il n’est point de plus vrai civisme que celui qui a pour base la religion catholique, parce qu’elle fait un précepte rigoureux d’aider sa patrie et de lui sacrifier ses biens et sa vie même, et le procureur entendu, a arresté que la dite procession aura lieu lundi 27 de ce mois, jour fixé par le citoyen curé, qyue tous les citoyens de cette paroisse serait invités d’y assister (...).” Ce jour là la population s’engage même à faire une quête pour aider Ernée (le chef-lieu de district, particulièrement exposé aux attaques) à s’armer.
Commerçants et Agriculteurs de Montenay : Fermes 122
Restaurateurs ou cafetiers 10
Tabacs (débits de) 7
Tissus, Nouveautés, Toiles 7
Epiceries 5
T.S.F. 5
Vannerie 5
Bois 4
Couturières 4
Tricotage 4
Bouilleurs de cru 3
Charrons-Tonneliers 3
Dépositaires de journaux 3
Marchands de beurre et oeufs 3
Tonneliers 3
Transports 3
Blanchisseuses 2
Boucherie 2
Choux (marchand de) 2
Coiffeurs 2
Etalonniers 2
Maréchaleries 2
Minoteries 2
Sabots 2
Vins et Spiritueux 2
Abeilles, miel 1
Boulangeries 1
Débit de tabac 1
Fossoyeur 1
Hongreurs 1
Porcelaines-Faïences 1
Sellier-bourellier 1
Tailleur 1
Tambour de ville 1
Tannerie-Peausserie 1
Teinture, Nettoyages 1
Traiteur 1
Vétérinaire 1
Vidangeur 1
sur l’histoire de Montenay :
plaquette réalisée par la mairie, “Guide d’accueil”, P.5, concu par Céline Huchet, étudiante, selon l’étude du Dictionnaire de l’Abbé Angot.
“Histoire de la ville et du Pays d’Ernée”, R.Delaunay
“Commission Historique et Archéologique de 1880”, retrouvée très récemment dans une brocante de Château-Gontier (je possède une copie de ce document). Ce document est peu connu et présente une grande richesse de part le volume et la précision des informations.
“Le Patrimoine des Communes de la Mayenne”, éditions Florec, p.342 à 344
sur Montenay en 1938 : almanach de 1938, l’annuaire des Cantons d’Ernée, Chailland, Landivy, Gorron, Mayenne Ouest et Environs, 12ème année. On pourra trouver cet almanach à la bibliothèque d’Ernée.
“Au Pays d’Ernée” ( www.renoulin.fr/aupaysdernee ) par Christian Renoulin.
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