Histoire gauloise et gallo-romaine

L'époque gauloise : les Diablinthes

Aux environs du 3ème siècle avant Jésus-Christ, les Celtes venus d’Allemagne se répandent dans toute la Gaule. Leurs mélanges avec les populations autochtones entraînent la formation de tributs. Celles-ci cohabitent plutôt bien.

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La peuplade des Diablinthes, parents des Cénomans de la Sarthe et des Eburovies (ou Ebroïciens) d’Évreux, occupa la région nord de la Mayenne (les Andécaves d’Angers étaient présents dans le sud). Le Pays d’Ernée était à l’extrême nord du territoire des Diablinthes, et, semble t-il, ne possédait pas de force d’occupation massive. Les Redons (Rennes) et les Abricantus (Avranches) étaient nos proches voisins (voir plan).

L'époque Gallo-romaine

La présence romaine

Les Diablinthes ont eu beau se révolter (en 56 av. Jésus-Christ) contre la présence romaine, dans les années 60-50 av. J.C., l’ensemble de la Gaule est intégré à l’Empire Romain. Malgré l’occupation, l’autonomie de la Gaule dura encore 30 ans, puis l’Empire imposa son mode de développement en divisant la Gaule en Provinces et en cités autour de villes centrales. La présence romaine permettait d’un autre coté d’avoir la paix en Gaule.

Les Diablinthes choisirent comme ville centrale Noiodunum (Jublain), où furent alors construits thermes, temple (dédié à Vénus), petit théâtre, magasin d’intendance militaire, etc. Jublain était un carrefour de nombreuses routes vers Tours, Avranches, Aregenua (près de Caen).

Le long de ces voies on construisit les exploitations agricoles, appelées alors villas. Il s’agissait de vastes domaines, avec l’habitation du maître, celles des esclaves (bergers ou laboureurs), bâtiments de service et d’exploitation. On y produisait vivres, vêtements, outillage, matériaux de construction (brique, tuile, torchis, chaume).

Les anciens nobles gaulois, devenus l’aristocratie gallo-romaine, prirent la langue latine et le petit peuple conserva la langue celte. On latinisait même les noms. Ainsi nous vient “Juvigné” - le dévot de Jupiter.

On a retrouvé de cette époque des débris de briques et de tuiles sur les champs de la Boissière, de Vahais, et proche de l’ancienne gare.

Les premières invasions

La période de prospérité et de paix cessa au cours du 3ème siècle après Jésus-Christ avec l’instabilité du système romain (près de 15 Empereurs se succédèrent en moins de 20 ans) et les attaques des barbares sur les frontières orientales et occidentales de l’Empire.

Notre région subit ainsi les attaques des Saxons et des Francs, qui débarquaient en Manche.

Les Francs traversent ainsi la Gaule en 257. Ils incendient, massacrent et sèment la terreur. La région n’était pas préparée à une telle attaque et ce fut la fuite devant l’ennemi. Ce fut peut-être à cette époque que les habitants de la Boisssière (dans notre secteur) enterrèrent la monnaie de billon (de peu de valeur) dans un pot dans une caissette. Ils fuirent sans doute le reste de leurs affaires. Les pièces ont été retrouvés par les paysans de la ferme en 1840 et en 1935.

Les villes de Jublain, Rennes, Le Mans, Angers furent détruites.

Le Christianisme

Le Christianisme s’installa alors dans la région, sous la poussée de l’évêque du Mans.

On s’aidait alors des ermites qui se mélaient à la population rurale et lui faisait découvrir la foi chrétienne. Ainsi l’ermite St Ernée serait venu évangélisé la région vers le 6ème siècle, sous le règne de Saint Innocent. C’est sur son tombeau que l’on trouve aujourd’hui Charné.

Dans le pays, l’église principale était celle de Montenay (église précédente à celle actuellement visible). Lorsque l’on fouilla le sol de la place de l’église et dans les jardins voisins, on retrouva des cercueils primitifs en calcaire coquillier.

En cette époque aussi furent fondés des centres monastiques, mais l’existence d’un tel lieu sur le site de la Boissière est très incertaine.

Les invasions normandes et bretonnes

On assista à partir de 850 à une succession d’invasions normandes et bretonnes. Les normands remontent les fleuves, pillent les villes, brûles fermes, massacrent les religieux, détruisent les églises. Les Bretons sont chrétiens, mais aussi très guerriers.

Pour se défendre, on se regroupa. Les paysans laissaient la propriété de leur terre à ceux qui pouvaient les défendre. Un accord avait alors lieu : les paysans donnaient leur terre (ils en gardaient l’usufruit), prêtaient serments de fidélité, payaient un impôt, contribuaient aux travaux de défense et l’aménagement, participaient aux tours de garde... et le chef assure la protection des terres du paysans.

Ces chefs construisent parfois les premiers châteaux-forts: un fossé profond, un palis (palissade solide), le plessis (haie touffue et épaisse). Au centre on dresse une motte surmontée d’une tour de bois pour le guet et la défense.

Sources

  • sur l’époque gauloise : les Diablinthes : “Ernée à travers les âges”, Robert Amiard, p.7-8
  • “La Mayenne, des origines à nos jours”, Édition Bordessoules, p.49-50
  • sur l’époque gallo-romaine : “La Mayenne, des origines à nos jours”, Édition Bordessoules, p.63-65
  • “Ernée à travers les âges”, Robert Amiard, p.8-11
  • “La Mayenne de village en village” de Gilbert Chaussis, édition Siloé, Tome 2, p.115

“Au Pays d’Ernée” ( www.renoulin.fr/aupaysdernee ) par Christian Renoulin.

 
 


 
histoire/epoques/gauloise_galloromaine.txt · Dernière modification: 2008/10/05 21:29
 
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