Histoire d'Ernée : l'église Notre Dame de l'Assomption

Résumé

L’église Notre-Dame de l’Assomption est l’actuelle église paroissiale d’Ernée. Elle a remplacé la chapelle de Charné à partir de 1697, date de sa consécration. Elle fut placée sur l’emplacement de l’ancien château, et grâce aux pierre de celui-ci.

Parmis les faits marquant de son histoire, la période de la Révolution où l’église fut transformée en Temple de la Raison, même si elle servit également de magasin militaire, de salle de réunion, de prison, de tribunal... Les dommages au cours de cette période furent importants.

Particulièrement grande, elle est cependant peu haute, et assez sombre. Les divers ornementations au fil des siècles l’ont doté de jolis éléments, en particulier les vitraux, le maître-autel, le tabernacle, et plus récemment le grand orgue et un haut clocher.

Historique

Création

 L'église d'Ernée avec son ancien clocher

En 1654, l’homme le plus riche de France, le cardinal Mazarin, fait acquisition du Duché de Mayenne (qui est très prospère), dont Ernée faisait partie. Mr Charles de la Porte épouse la nièce du Cardinal Mazarin et récupère le titre de Duc de Mazarin et le Duché de Mayenne.

Au cours d’une réunion qui eut lieu le 8 juin 1686, à laquelle assiste le duc de Mazarin, il est décidé de la construction d’une église pour Ernée et qui soit plus proche que Charné (éloignée d’environ 1 km de la ville). Les habitants, notables et curé s’engagent à verser la somme de 12000 livres, tandis que le Duc de Mazarin fournit le terrain et laisse à disposition les pierres de la chapelle de Charné . Il s’engage même à compléter les sommes nécessaires à la construction si besoin. Les ouvriers s’engagent à donner des journées de travail. Les promesses de don seront finalement de 9974 livres. Sur proposition du curé, on décide de la destruction de la nef de la chapelle de Charné.

La bénédiction de la première pierre eut lieu le 30 septembre 1687. La construction devait durer 3 ans, mais nécessita en fait 10 ans. La consécration de l’église eut lieu le 29 juin 1697. Il ne s’écoula que 10 ans entre la bénédiction de la 1ère pierre, le 30 sept 1687, et la consécration de l’église Notre Dame de l’Assomption le 29 juin 1697 par Monseigneur de Tressan, évêque du Mans.

A l’origine l’église devait avoir une voûte en pierre, mais finalement elle est en lambris. Il semblerait également que les murs du bâtiment eussent dû être plus hauts, mais que les ressources manquèrent.

Travaux d'ornementations

  • Au 18ème, en partant de la constatation que l’église était vaste et triste, on réalisa des travaux d’ornements. On travailla alors à la décoration intérieure du bâtiment : achat à Paris en 1723 du tableau du maître autel, de la lampe.
  • achat à Nantes en 1755 de la dorure du maître autel
  • on posa une balustrade à l’autel de l’Ecce homo en 1764,
  • en 1770, un menuisier réalisa la boiserie du chœur où s’encastrent les tableaux des quatre évangélistes. Le menuisier employa ainsi 4000 pieds de planche pour la réalisation du lambris de la nef. La décoration fut exécutée par des peintres italiens occupés à Rillé en 1771, avec de la peinture à la colle blanche, avec filetage bleu (aujourd’hui doré).

La Révolution

  • L’église n’est pas passée à côté des événements de la Révolution. En effet le 14 janvier 1794, un arrêté ordonne: de descendre toutes les cloches, sauf une,
  • de faire inventaire des objets précieux (vases sacrés, statues, objets métalliques) et de les envoyer au district (pour les envoyer à la convention),
  • de briser les saints en bois et autre matière.


Pendant la Révolution, une partie de l’église sert de Temple de la Raison, une autre de salle de réunion pour les assemblées populaires, une autre de magasin militaire. Elle servit aussi de prison pour les suspects (on assita à une contagion en mai 1795) et de tribunal pour la Commission Révolutionnaire.

Le 19 mai 1803: l’église est rouverte au culte catholique. Les autels ont été détruits et l’église est en mauvais état. Les réparations urgentes sont estimées à 30000 Fr. en 1810. On se consacre en particulier au maître-autel, à l’autel de la Sainte-Vierge et celui de Saint-Pierre. 3 autels sont achetés par la commune à l’abbaye de Fontaine-Daniel. Les fidèles, contents de retrouver leur église, offrent le linge, les ornements, le mobilier nécessaire aux offices.

Les travaux depuis la Révolution

  • Pendant les années qui suivirent, l’édifice subit tout une série de travaux : 12 décembre 1842: bénédiction de 3 cloches pour la paroisse et une pour Charné.

Elles se prénomment Alexandrine, Marie-Laurence, Marie-Sophie Joseph, Marie-Caroline.

  • 5 juillet 1863: inauguration de l’orgue (il se situe alors dans le fond de l’église, à l’étage).
  • 3 juillet 1870: installation de l’horloge.
  • 15 avril au 3 octobre 1875: construction du clocher actuel (achevé en 1886) en pierre de tuffeau.
  • 24 avril 1878: bénédiction du bourdon de 3 250 kg.

Le clocher actuel de l'église d'Ernée

Depuis l’église Notre Dame de l’Assomption ne subira pas d’autres transformations marquantes. On peut néanmoins signaler la fermeture de l’église dont la voûte menace de s’écrouler en février 1968. Jusqu’à sa réouverture, le 19 oct 1969, les offices auront lieu à la chapelle de Charné, celle de l’hôpital ou la salle des fêtes. D’importants travaux furent entrepris à cette époque: charpente métallique, plafonds, revêtements muraux, vestibule d’entrée avec porte en fer forgé, installation électrique et sonorisation, chauffage à air propulsé.

Plus récemment, en 1996-97 eut lieu la réfection de 3 vitraux.

Principales caractéristiques

L’église appartient au style toscan ancien. Ce style d’architecture romain est inspiré par le style dorique grec (colonne cannelée à arêtes vives, chapiteau à échine nue...), tout en ayant un entablement plus dépouillé, et une colonne reposant sur une base.

Les cintres sont en arcs déprimés, la nef (aujourd’hui cachée par le plafond) en berceau surbaissée, les bas-côtés en plafond. Selon le dictionnaire de l’abbé Angot, la tour romane avec colonnade, dôme élancé et lanterne, qui surmonte la façade, est une œuvre élégante et monumentale de M. Hawke, construite en 1886 (Mr Hawke a également dressé les plans de l’église de Chailland et du presbytère d’Ernée).

  • longueur: 67 mètres,
  • largeur: 30 mètres dans les transepts, 13 mètres dans la nef sans les bas-côtés,
  • chemin de croix, sculpté de M. Dubois, de Solesmes, offert par des familles ou des associations de fidèles.

Les vitraux

Dispositiondes vitraux de l'église d'Ernée

Nef, partie basse, à gauche

  • 26 médaillon avec poule et poussin (Jésus veut rassembler les siens)
  • 25 : le Christ enseigne
  • 24 : monogramme (signature abrégée) du Christ : JHS (du latin Jesus Hominum Salvator” Jésus Sauveur des Hommes).
  • 36 : deux médaillons, les tables de la Loi et l’Agneau immolé
  • 37 : scènes de la vie de Marie

Nef, partie basse, à droite

  • 32 : le Pélican (Jésus donne la vie pour les siens)
  • 31 : le bon pasteur ramène la brebis perdue
  • 28 (au Calvaire) : la Vierge et Saint-Jean
  • 34 : le Pape enseigne
  • 35 : scènes de la vie de St Pierre

Nef, partie haute (vitraux représentant les apôtres), à gauche

  • 20 : Saint Ernée, vitrail de 1864
  • 16 : St Thomas, vitrail de 1864
  • 14 : St Philippe, vitrail de 1864
  • 12 : St André
  • 10 : St Pierre

Nef, partie haute (vitraux représentant les apôtres), à droite

  • 21 : un père de l’Eglise
  • 19 : St Simon
  • 17 : St Jacques
  • 15 : St Barthélémy
  • 13 : St Judes, vitrail de 1863
  • 11 : St Paul, vitrail de 1864

Hall d'entrée

  • 27 : à gauche, la Samaritaine
  • 33 : à droite, la Femme Adultère

Baptistère : 9 : Baptême de Jésus

Transepts (en forme de rosace)

  • 7 : à gauche, la Nativité
  • 8 : à droite, l’Ascension

Au fond de l'église

  • 1 : à gauche, l’Annonciation
  • 2 : à droite, la présentation de Jésus au Temple

Eléments classés aux monuments historiques

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  • tabernacle du maître-autel du 17eme - photo ci-contre,
  • maître-autel issu de l’ancienne abbaye de Fontaine-Daniel,
  • une console du chœur, en bois sculpté à plateau de marbre époque de Louis 16ème.
  • lutrin en marbre et bois doré du 17ème, classé le 23 octobre 1989.

Sources

  • sur Notre Dame de l’Assomption : plaquette commémorative pour le tricentenaire de l’église, par le conseil municipal d’Ernée avec des extraits de R. Delaunay et A.B. Angot-Dom Le Coq
  • “La vie Chrétienne Paroisse N.-D. de Charné” n°24, novembre 1999
  • “Dictionnaire de la Mayenne”, Abbé Angot, Tome 2, P.113

“Au Pays d’Ernée” ( www.renoulin.fr/aupaysdernee ) par Christian Renoulin.

 
 


 
histoire/ernee/eglise_notre_dame_assomption.txt · Dernière modification: 2008/10/05 21:29
 
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